Allô ?

Un vide énorme. Un trou béant en plein milieu de l’estomac. Un faim que rien ne rassasie. Voilà c‘qu’il se passe dans mes trippes. Rien. Quedal. Nada. Un horrible creux qui me bouffe.

Quand je pense qu’avant la vie me bourrait d’joie.

Je suis sans doute sa proie, la proie de toutes les émotions nouvelles qu’elle doit vouloir tester sur le genre humain. Elle me rend malade, la salope. Tout y est passé, l’envie, le manque, la haine, le désarroi, la colère, l’impuissance, l’amour, la peur, la passion, le stress, la jalousie, la possessivité, la tristesse, tout. Et maintenant ça. Le néant. C’est pire que tout, de ne rien ressentir. Etre en colère, c’est avoir une raison de s’énerver. Avoir peur, c’est avoir une raison de trembler. Etre amoureuse, c’est avoir une raison d’aimer. Mais être vide, c’est avoir une raison de quoi ? Même pas de quoi respirer. C’est dégueulasse, tu m’entends ? T’avais pas le droit de me faire ça sale pute ! Tout m’enlever. Non mais sans déconner, c’est inhumain un truc pareil. La seule chose que je trouve à faire, c’est tapoter sur quelques touches en plastique pour proliférer des paroles insensées qui, au mieux, tomberont dans l’oreille d’un sourd. Passer mon temps à écrire des mots sans but. Perdre mon temps à tenter de le marquer, voilà tout ce que tu me laisse, et ce n’est même pas concluant.

Et j’fais quoi moi, maintenant, hein ?